L’échec, utile à la performance ?
Cet été, l’équipe de handball français a réalisé une performance extraordinaire : gagner la médaille d’or aux JO de Londres. Aujourd’hui, les « Experts » comme ils sont surnommés, sont reconnus comme l’une des équipes de sport collectif les plus performantes de tous les temps, toutes disciplines et tous pays confondus.
Et pourtant ! Cette équipe a subi un grave échec quelques mois seulement avant leur médaille d’or aux JO. En effet, en janvier 2012, ils étaient arrivés favoris du championnat d’Europe, et ont échoué à la 11e place, ce qui ne leur était pas arrivé dans un tournoi majeur depuis plus de 4 ans.
On pourrait considérer cet échec comme un hasard malheureux, ainsi qu’on a tendance à considérer en général les échecs, pour mieux les oublier rapidement. On pourrait se dire qu’ils ont gagné aux JO malgré leur échec quelques mois plus tôt. En fait, d’après leur entraîneur Claude Onesta « on aurait pu s’accrocher après le mauvais début du championnat d’Europe, mais j’ai préféré que l’expérience soit douloureuse ».
Douloureux.
Le mot est fort.
Donc Claude Onesta avait pressenti la nécessité, l’utilité de cet échec.
Mais que s’est-il passé après cette claque ? Ont-ils cherché des coupables, pour les virer ? Non, tout le monde fait partie de l’équipe, quel que soit son niveau de méforme temporaire, cf. l’article précédent « la performance en équipe du handball français ». Ont-ils été dans le déni, du type « C’est un manque de chance cette fois-ci, oublions-le vite ça ira mieux la prochaine fois » ? Non, ils n’ont rien voulu laisser au hasard par rapport à leur objectif prioritaire de l’année, qui était les Jeux Olympiques.
Ce qui s’est passé, c’est qu’ils ont visionné tous les matches, pendant des heures et des heures de vidéo ils ont analysé tout ce qui n’allait pas chez eux, et surtout ce qui avait changé chez leurs adversaires. Sans rentrer dans la technique, ils ont fait une découverte : ils se sont aperçus que leurs adversaires s’étaient adaptés à leur défense pour arriver à leur mettre plus de buts qu’avant. En langage lean, on dira qu’ils avaient trouvé la cause racine de leur problème. Ils ont donc travaillé à modifier leur défense, ce qui les a rendus encore plus forts.
Nos organisations, nos équipes subissent toutes des échecs à des moments donnés : objectifs non atteints, défection des clients, problèmes qualité, etc.
Comme les champions olympiques de handball français, reconnaissons notre échec, analysons les causes racines, mettons en place les actions correctives, et nous resterons performants.
Publié dans la Catégorie Analyse des causes racines - 21 septembre 2012