Le verger de l’Europe



Déplacement professionnel en Espagne, sur la côte Est. J’atterris à Valence par le Ryanair du soir. Impression soleil couchant, qui enflamme le bord du tarmac. Après 4 semaines de neige (on est en février), les 13° de température me paraissent subtropicaux.

Le lendemain, je prends la route du Sud pour une série de rencontres. Valence, Alicante, Sollana, Murcia, et finalement Almeria. Les roues sur l’autoroute, la méditerranée à ma gauche, la montagne à ma droite. Ca me rappelle une chanson de colonies de vacances :

« Dans mon pays d’Espagne, olé !

Y a du soleil comme ça, y a du soleil comme ça (on fait un cercle avec les mains),

Et des montagnes comme ça, et des montagnes comme ça (un triangle)

Et y a la mer … (vagues)

Et des toros … (cornes) »

Tout est vrai, je l’atteste, même en plein hiver, et  même la silhouette des toros est présente sous forme de sculptures monumentales en haut des collines !

La pluie accident industriel Ce qui frappe surtout le long de cette autoroute méditerranéenne, c’est l’omniprésence des arbres fruitiers : orangers, citronniers, tomates, fraises … En fait c’est un seul verger  de 500km de long. Les chiffres des douanes montrent que l’Espagne est le plus gros fournisseur de fruits et légumes de l’Europe, et de très loin. Je rencontre des producteurs, qui m’expliquent que la récolte est impossible quand il pleut, alors certains jours la production a une petite variation à la baisse. Mais c’est tellement rare qu’ils traitent cela comme un accident industriel, ils font un camion de moins ce jour-là, et puis c’est tout ! Par contre tous les parkings sont couverts de tôles pour éviter l’effet cocotte-minute !

Cercle vertueux

D’après mes interlocuteurs, le secteur des fruits et légumes espagnols a une forte croissance, portée par l’émergence des classes moyennes et Europe de l’Est et en Russie. En ces temps de grande difficulté économique en Espagne et de défiance généralisée sur la mondialisation, je trouve que c’est une belle illustration du cercle vertueux que peut générer l’ouverture des frontières : le succès des industries est-européennes a permis de créer une classe moyenne qui veut consommer des bons produits, en l’occurrence des fruits d’Espagne, ce qui en retour crée de la croissance dans les « vieux » pays européens. A terme, on peut espérer  que les niveaux de salaire des classes moyennes vont augmenter en Europe de l’Est et la concurrence industrielle redeviendra plus équilibrée.

De Valenciennes à Valencia

Sur le chemin du retour je me demande quel cadeau je vais ramener à mon fils. Au bout du troisième stade de 35 000 places que je rencontre, je me dis qu’un article de foot sera tout à fait typique. Aujourd’hui Léonard a l’écharpe de Valencia FC à côté de celle de Valenciennes, son club habituel.

Je laisse la conclusion à la Belge Amélie Nothomb « Le Sud : n’était-ce pas le sel de la terre ! J’ai vécu de longues années dans le Sud : ce ne furent pas les années les plus heureuses de mon existence, mais ce furent celles où la vie m’a paru le plus près de moi. Aller vers le Sud, est-ce que ce n’était pas aller vers le foyer de la vie ? » (Péplum)

Le verger de l’Europe
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Publié dans la Catégorie Cas d'entreprise, Performance durable - 17 février 2013