Entreprise Responsable, entreprise rentable ?



Jérémy Rifkin, le brillant économiste américain, a annoncé le 14 novembre dernier lors du dernier World Forum Lille (http://www.worldforum-lille.org/fr/ ) la troisième révolution industrielle. De quoi s’agit-il ? Chaque révolution industrielle a été basée sur une énergie et un mode de communication : l’électricité et chemins de fer pour la première ; énergies fossiles et  téléphone pour la deuxième, dont nous vivons actuellement le déclin. La troisième révolution industrielle sera la convergence des énergies renouvelables avec les technologies d’Internet. Dans ce nouveau système, l’organisation du pouvoir ne sera plus vertical, mais latéral, à l’image du réseau internet. C’est d’après lui une question de survie car la hausse des températures qu’amènent les énergies fossiles va aboutir à la perte de 70% de la biodiversité dans ce siècle. Le septième cycle d’extinction des espèces est planifié.

La démonstration est à la fois paniquante et motivante. Mais qu’en est-il de la vraie vie dans les vraies entreprises ? Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer le témoignage concret et inspiré de Yves de la Romiguière, Président de PLAGE SA, PME de décoration intérieure « La situation est sérieuse pour tous, grave pour beaucoup et dramatique pour certains : dans ce contexte la RSE, Responsabilité Sociétale des Entreprises, peut être regardée comme un luxe, comme une non priorité, comme un paradoxe face aux impératifs conjoncturels, et le plus souvent comme une nécessité à différer.

N’est-il pas normal, en temps de crise de hiérarchiser les priorités, de se recentrer, de porter l’effort sur l’essentiel ? Mais la RSE n’est-elle pas justement le fondement de cet essentiel ? Ses exigences ne portent-elles pas l’essence des solutions que nous cherchons parfois dans le creux du guidon ? La RSE n’est-elle pas une impérieuse nécessité en temps de crise et finalement une formidable opportunité de sortie de crise ?

L’entreprise que j’ai fondée souffre, comme souffrent actuellement  beaucoup d’entreprises. Notre engagement dans la RSE est ancien et il s’est accéléré dans les phases de prospérité, bien sûr. Le choix de la RSE nous a amené à changer radicalement notre business model, à repousser les frontières de nos savoirs et de nos pratiques : remettant en question nos produits et nos emballages, nous nous sommes initiés à la R&D, nous avons fédéré les équipes autour d’un projet commun, nous avons progressé dans l’exigence, en qualité et en esthétique, nous avons donné plus de sens au travail de nos collaborateurs, aux relations avec nos clients, et finalement à nos produits eux-mêmes.

Plage connaît une période difficile, mais les fondamentaux issus de notre engagement RSE nous paraissent plus nécessaires et actuels que jamais. Il est un front sur lequel Plage reste particulièrement mobilisée, c’est la quête de sens. Le sens c’est la valeur ajoutée de demain, c’est par le SENS que l’on donne de la force à la mission de l’entreprise au service du client, c’est par le SENS que l’on valorise l’action des collaborateurs, et finalement c’est par le SENS  que l’on sera capable d’incorporer dans nos produits de la valeur ajoutée et que l’on retrouvera la prospérité.

L’économie du volume est agonisante, l’économie du SENS est naissante mais déjà puissante par sa capacité à emporter l’adhésion du consommateur, et par sa capacité à générer des marges, par sa capacité à restaurer de la dignité dans toute la chaîne depuis la conception des produits jusqu’au consommateur final.

C’est une convocation de l’intelligence et de l’imagination au service de chacune de nos entreprises, pour passer un cap et découvrir de nouveaux horizons ».

Faites-vous partie, ou connaissez-vous, vous aussi, des entreprises pour qui la recherche de sens est au cœur du projet ?

Entreprise Responsable, entreprise rentable ?
1 vote, 5.00 avg. rating (93% score)

Vous pouvez me joindre par email, ou par téléphone au 06 49 13 20 38



Publié dans la Catégorie Performance durable, Philosophie Lean #1 : Implication des individus - 1 décembre 2012